BOBC

Dans cet article, je montre comment Davodeau établit un parallèle systématique entre son artisanat (celui d’une bande dessinée [BD] alternative) et celui de Richard, vigneron biologique. Ce parallèle est mis en évidence à travers de nombreuses rencontres où les deux artisans explorent le monde de l’autre et les révèlent en même temps aux lecteurs. Il s’inscrit dans un parallèle plus vaste entre le mouvement d’une BD alternative (commencé par L’Association) et un renouveau du retour à la terre et de lutte contre le productivisme agricole (avec la Confédération paysanne de José Bové) dans les années 90.
Davodeau découvre au fur et à mesure le travail quotidien et exténuant mais presque héroïque du vigneron bio tout en l’invitant à explorer la complexité, la diversité et la richesse du monde de la BD. Il se présente et présente Richard comme créateurs autonomes et en même temps comme faisant partie d’un double réseau dont l’un est à la fois informel et solidaire, fait de collègues et d’amis, et l’autre plus formel, fait de critiques et de commerciaux. A travers une BD reportage en partie aussi autobiographique, l’auteur crée ainsi une empathie pour Richard mais aussi une solidarité entre ces deux modes de travail et de vie.

In this article, I show how Davodeau establishes a systematic parallel between his own artisanship (the one of alternative bande dessinée [BD]/comics) and the one of his neighbor, Richard, who is an organic winemaker. The parallel is shown through many encounters where the two artisans explore each other’s worlds, revealing them to the reader at the same time. It is part of a broader parallel between the alternative bande dessinée/BD movement (started by L’Association) and a revival of the return to the land and the fight against agricultural productivism (with José Bové’s Confédération paysanne – Farmers’ Union) in the 1990s.
Davodeau himself discovers the daily work of the organic winegrower exhausting but also heroic while simultaneously inviting him to explore the complexity, diversity and richness of the BD world. He presents both himself and Richard as autonomous creators at the same time as being part of a double network, the first informal and based on solidarity, consisting of colleagues and friends, and the second one more formal, consisting of critics and businesses. Through a BD reportage which is partly autobiographical, the author succeeds in creating an empathy for Richard but also a solidarity between the two modes of work and life.