BOBC |
Resource type: Book Language: fr: français ID no. (ISBN etc.): 979-10-90728-07-3 BibTeX citation key: Guilbert2014 Email resource to friend View all bibliographic details |
Categories: General Keywords: France, Publishing Creators: Guilbert Publisher: Éditions H (Versailles) |
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Attachments | URLs http://www.du9.org ... merologie-2014.pdf |
Abstract |
Le marché de la bande dessinée cultive les paradoxes. En 2013, les ventes en volume s’inscrivaient au plus bas depuis 2005, alors que le chiffre d’affaires était au plus haut depuis 2005 – réalisant l’exploit improbable d’être à la fois en fort recul et en pleine croissance. La bande dessinée est encore souvent qualifiée de «divertissement populaire». Pourtant, le portrait du lecteur-type qui émerge de l’étude sur le lectorat de la bande dessinée, réalisée en 2011, révèle une pratique culturelle ancrée dans les catégories socio-professionnelles supérieures, dans un contexte global de désaffection progressive de la lecture. Derrière le succès apparent du dernier volume d’Astérix, pointent aujourd’hui les limites du modèle des séries franco-belges classiques, dont les dynamiques d’usure se retrouvent amplifiées par le désengagement important de la grande distribution en prise à ses propres difficultés structurelles. Le développement d’une approche patrimoniale, afin de valoriser le fonds, ainsi que l’investissement sur de nouvelles catégories comme les comics ou le roman graphique restent par ailleurs des activités générant des ventes marginales. Phénomène éditorial de la décennie écoulée, le manga s’est révélé être un levier de croissance pour les grands éditeurs qui se sont rapidement positionnés sur ce segment, mais a également permis à un certain nombre de nouveaux entrants de s’installer durablement sur le marché. Transposant le modèle du périodique à la librairie, le manga s’inscrit pleinement dans un contexte d’accélération de la rotation des ouvrages, et a contribué à la très forte augmentation de la production. Reposant sur un nombre très réduit de best-sellers désormais installés, le segment est sur une pente descendante après avoir atteint son pic en 2008. La surproduction généralisée que l’on observe aujourd’hui réduit le travail des libraires à un rôle de manutentionnaire, et encourage les éditeurs (confrontés au recul de leurs ventes) à modifier les modalités de rémunération des auteurs, de plus en plus fragilisés. Les échanges entre le SNE et le syndicat des auteurs (SNAC-BD) prennent des allures de guerre de tranchée, et continuent d’entretenir la méfiance des uns à l’égard des autres. La révolution numérique cristallise l’opposition entre ces deux pôles : alors que les éditeurs semblent favoriser l’exploitation d’un catalogue existant, en particulier par le biais de plateformes dédiées, les auteurs se sont pleinement emparés de cet espace pour y développer la création au travers de plusieurs initiatives périodiques. L’ensemble de ces évolutions met en lumière une véritable crise d’identité du médium, tiraillé entre l’image populaire construite autour des années 1960, et ses transformations modernes. Au cœur des interrogations se trouve la question de l’édition de bande dessinée, dont le fonctionnement reste empreint de l’héritage des journaux de bande dessinée, mais qui doit désormais s’adapter à une réalité économique plus proche de la situation de la littérature.
Table des matières Préambule (3) Lectorat (9) Glossaire (167) |