BOBC |
Resource type: Web Article Language: fr: français Peer reviewed BibTeX citation key: Baroni2015 Email resource to friend View all bibliographic details |
Categories: General Keywords: Belgium, France, Science Fiction, Themes and motives Creators: Baroni Collection: Image [&] Narrative |
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Abstract |
[Abstract in English below]
Cette étude porte sur le motif du voyage temporel dans la bande dessinée franco-belge de science-fiction jusque dans les années quatre-vingt. Le voyage temporel intègre un potentiel fascinant pour la représentation narrative, étant donné que le retour dans le passé est susceptible d’engendrer des lignes temporelles multiples, selon le paradoxe bien connu du « grand-père ». Cette virtualité est devenue très populaire dans les romans et dans les films, depuis In his Bootstraps (Heinlein, 1941) et La Jetée (Marker, 1962) jusqu’au récent Looper (Johnson, 2012), mais elle a rarement été représentée dans la bande dessinée franco-belge avant les années quatre-vingt et l’apparition de paradoxes temporels dans des séries comme « Yoko Tsuno » et, surtout, « Valérian agent spatio-temporel ». Tout d’abord, de nombreuses modalités du voyage dans le temps n’engendrent aucun paradoxe, par exemple l’exploration de sanctuaires préhistoriques, le voyage illusoire ou le sommeil cryogénique suivi d’un réveil dans le futur, sans espoir de revenir dans le passé. Deuxièmement, le voyage dans le temps a été plus souvent interprété comme une simple extension du motif classique du « voyage extraordinaire », tel qu’on le retrouve, depuis le XVIIIe siècle, les fictions de Verne, Mercier, Swift ou Stevenson. Ainsi, le potentiel graphique du voyage dans le temps pour la représentation de mondes exotiques spectaculaires a prédominé dans la tradition franco-belge et cette tendance a été encouragée par le mode de publication dominant jusqu’à la fin des années soixante. En effet, l’écriture de scénarios complexes impliquant de multiples lignes temporelles ne semble pas adaptée à la forme d’un feuilleton hebdomadaire destiné à un jeune public, parce qu’il aurait été trop exigeant, cognitivement parlant. Cela illustre également la prédominance de préoccupations graphiques sur l’écriture de scénarios complexes dans de nombreuses bandes dessinées de cette période. Pourtant, le développement de paradoxes temporels dans les scénarios de Pierre Christin souligne le potentiel du média quand il est publié en série d’albums ou dans des romans graphiques. Parallèlement, les dessins de Jean-Claude Mézières, qui proposent des représentations spectaculaires de mondes étrangers, montre que l’intérêt visuel du voyage dans le temps demeure une question centrale pour ce média populaire. In this paper, I explore the motif of time travel in science fictional French comics until the eighties. Time travel incorporates a fascinating potential for narrative representation, since moving back in time may multiply timelines, according to the well-known paradox of the grandfather. This virtuality has become very popular in novels and in movies, since In his Bootstraps (Heinlein, 1941) and La Jetée (Marker, 1962) until the recent Looper (Johnson, 2012) but it has been rarely represented in French comics before the eighties and the apparition of time paradoxes in series like “Yoko Tsuno” and, mostly, “Valérian agent spatio-temporel”. Firstly, many modalities of time travel do not engender time paradoxes, like exploration of prehistoric sanctuaries, imaginary travel, or cryogenic sleep followed by an awakening if a future world with no hope to return in the past. Secondly, time travel has been mostly interpreted as a mere extension of the classic motif of the “extraordinary journey”, as exemplified for centuries in fictions by Verne, Mercier, Swift, or Stevenson. Thus, the graphic potential of time travel for the representation of spectacular exotic worlds has predominated in French comic tradition, and this tendency has been encouraged by the dominant mode of publication until the end of the sixties. Indeed, complex scriptwriting involving multiple timelines would not fit the form of a weekly feuilleton addressed to a young audience, because it would be too demanding cognitively speaking. It illustrates also the dominance of graphic concerns over a taste for complex scriptwriting in many comics of this period. Still, the development of time paradoxes in Pierre Christin scriptwriting underlines the potential of the media when it is published in series of albums or in graphic novels. At the same time, Jean-Claude Mézières drawings—featuring spectacular representations of foreign worlds—show that the visual interest of spectacular time travels remains a central issue for this popular graphic medium. |