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Pour immerger le spectateur dans l’univers du manhwa, le manga coréen, le réalisateur Hervé Martin Delpierre a entrepris une passionnante expérience : fusionner réel et fiction, vidéo et animation, pour un récit hybride et vertigineux, dont les gratte-ciel de Séoul l’insomniaque constituent la toile de fond stylisée, tantôt filmée, tantôt dessinée.
Avec, comme personnages principaux, le dessinateur Park Chul Ho et le scénariste Park Hong Jin, tous deux coréens, qui s'attaquent ensemble à la réalisation d'une histoire pour adultes – un seinen manga, dont les protagonistes sont généralement réalistes et évoluent dans un monde d’autant plus prenant qu’il ressemble au nôtre.
Leur scénario de départ ? Un polar urbain, dans lequel un jeune journaliste tente de retrouver la trace d’un directeur d’entreprise qui, grâce à la mafia, a pris la fuite trente ans plus tôt, après le démantèlement de son groupe financier par la dictature coréenne. Avec les deux créateurs, nous entrons de plain-pied dans le processus d’élaboration du manga : afin qu’il soit le plus crédible possible, le scénariste tente de glaner des informations sur les gangs coréens auprès de flics ou de repentis, tandis que le dessinateur se rend sur les lieux de l’histoire pour s’en imprégner.
Entre fiction et réalité, images réelles et animation, le film dévoile peu à peu ce récit haletant en noir et blanc, tout en restituant, planche par planche, les étapes successives de l'élaboration du livre au plus près de son tandem d'auteurs, avec leurs doutes, leurs éclairs d'inspiration et leurs secrets de fabrication.

»Manga«, zu Deutsch etwa »zwangloses, ungezügeltes Bild«, heißen die japanischen Comics, in Abgrenzung zu den »Manhwas« aus Südkorea und den »Manhuas« aus China. Seit knapp 50 Jahren werden in Asien jährlich mehr als eine Milliarde Exemplare verkauft – an Alt und Jung, unabhängig von der sozialen Schicht. Was die Europäer nicht wissen: Die Themenauswahl ist ebenso breit wie die Leserschaft: Geschäftsleute lesen Börsenmangas, Hausfrauen Koch-Mangas und neugierige oder romantische Leser bevorzugen Mangas über Sex oder Liebe. Die ersten Mangas entstanden im zwölften Jahrhundert in einem abgelegenen Kloster der kaiserlichen Provinz Kyoto. Seitdem hat diese Kunstgattung verschiedene Strömungen und Tendenzen hervorgebracht. Zu den beliebtesten Zeichnungen zählen die Werke des Arztes Osamu Tezuka, der nach dem Zweiten Weltkrieg mit seinem berühmten »Astroboy« als Wegbereiter des modernen Mangas gilt. Von den Europäern lange Zeit wegen ihrer blutrünstigen, oft simplen Handlungen verachtet, gilt die Manga-Kultur jetzt auch im Westen als ernstzunehmendes Genre. »MangaMania« begleitet die beiden Künstler Park Chul-ho und Park Hong-jin bei der Entstehung eines koreanischen Manhwas. Filmschauspieler, Kampfszenen, reale Treffen mit Angehörigen eines koreanischen Jopok-Syndikats, Blicke in menschliche Abgründe, Trickanimationen und Comicentwürfe – wie die beiden Manga-Künstler bewegt sich auch diese Einführung in die Welt der asiatischen Comics zwischen Realität und Fiktion.