BOBC

WIKINDX Resources

Rime, Jean. "Hergé est un personnage: Quelques figures de la médiation et de l’autoreprésentation dans les aventures de tintin." Études littéraires 46. (2010): 27–46. 
Added by: joachim (09/06/2013, 17:28)   
Resource type: Journal Article
Language: fr: français
Peer reviewed
DOI: 10.7202/044533ar
BibTeX citation key: Rime2010
Email resource to friend
View all bibliographic details
Categories: General
Keywords: "Tintin", Authorship, Belgium, Hergé, Remi. Georges, Representation
Creators: Rime
Publisher: Famous Enterprises (New York)
Collection: Études littéraires
Views: 7/636
Attachments  
Abstract
[Abstract in English below]

En posant de façon contradictoire la vraisemblance des Aventures de Tintin et leur appartenance à un univers régi par des conventions différentes du nôtre, Hergé interroge sans cesse le rapport entre réalité et fiction et pointe la nécessité d’une instance de médiation qu’il s’est toujours efforcé d'assumer lui-même, tant dans ses bandes dessinées que dans son discours médiatique. Il en a même fait un moyen pour imprimer son autorité sur des créatures — Tintin surtout — qui tendent à s’autonomiser. Après avoir expérimenté dans les Exploits de Quick et Flupke le procédé de l’autoportrait en abyme, il en réinvestit certaines composantes soit dans les marges de son œuvre où il élabore des postures de victime, de démiurge, de père ou d’alter ego, soit au cœur des albums de Tintin où il métaphorise sa médiation en agrégeant sa fonction de narrateur à des supports thématiques tel celui du « reporter » ou, dans une moindre mesure, celui du « médium ».
Grâce à ce subtil dévoilement de l’artifice diégétique, « Hergé », dont le nom ne désigne plus un avatar de Georges Remi, mais un personnage créé par lui pour jouer ce rôle de pivot, réussit le tour de force de simultanément construire – par la médiation qu’il opère – et déconstruire – par la monstration de cette contrainte narrative – l’illusion référentielle qui fonde le contrat de lecture réaliste des Aventures de Tintin. Au fur et à mesure que son « fils » de papier lui échappe pour entrer dans l’imaginaire collectif, il rompt de plus en plus avec cet équilibre, au point de saturer toujours davantage ses albums de signes de sa médiation. Il en pervertit ainsi le fonctionnent narratif et, à l’heure des Studios, il inscrit au plus profond de son œuvre le désir, maintes fois exprimé lors de déclarations publiques, que personne ne lui succède.

Through The Adventures of Tintin with its universe governed by conventions different from our own, Hergé constantly juxtaposed the similarity to probe the relation between reality and fiction, seeking a form of mediation for himself, in comic strip and journalism alike. He sought authority over his characters—especially Tintin—who tended to veer into lives of their own. With Les Exploits de Quick et Flupke, he ventured into self-portraiture which he scattered in episodes as victim, demiurge, the father, the alter ego. These appeared in the narrative core of Tintin albums, his mediation transposed to incorporate themes such as reporter or (less so) as “medium.”
Through the subtle narrative device of Hergé, the name no longer designating an avatar of Georges Remi but assuming a pivotal role, he could successfully construct—through operative mediation—and deconstruct—through monstration of this narrative constraint—the referential illusion that underpins a realistic reading of The Adventures of Tintin. But as his literary “son” increasingly slipped away to become part of the collective imagination, he upsets this fragile balance more and more by saturating his albums with signs of his mediation, thus perverting their narrative order and inscribing, in the depths of his work, his wish, often publicly stated, that he have no successor.


  
WIKINDX 6.9.1 | Total resources: 14537 | Username: -- | Bibliography: WIKINDX Master Bibliography | Style: Modern Language Association (MLA)